Dans la bouche d'Aimé Césaire, les souffrances et les humiliations endurées par les peuples des anciennes colonies françaises s'animent. Nous sommes dans les années 1930, à Paris. Le jeune poète martiniquais Aimé Césaire et ses amis Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon Gontran Damas lancent le mouvement de la négritude. Ensemble, ils rejettent le regard infantilisant que la métropole porte sur ses anciennes colonies. Ils invitent tous ces peuples, des Antilles au Sénégal, à rejeter ce complexe étouffant et à se sentir fiers de leur accent, de leur culture plurielle et de leur histoire.
Les mots d'Aimé résonnent, ses discours animent les foules. Alors, un peu malgré lui, l'homme de lettres s'engage dans un combat politique intense qu'il mènera avec force jusqu'à sa mort en 2008. Maire de Fort-de-France, député, membre du Parti communiste jusqu'en 1956, Aimé Césaire n'aura de cesse, dans son oeuvre littéraire, mais surtout dans ses décisions d'élu, de lutter contre les réflexes coloniaux et pour la dignité des peuples noirs.
Né en 1959 au Tchad, Nimrod est poète, romancier, essayiste et animateur de revue (dont la dernière, Agotem, qu'il codirige avec François Boddaert, Gaston-Paul Effa aux éditions Obsidiane). Il est philosophe de formation. Le poète Léopold Sédar Senghor est l'un des écrivains négro-africains dont il se sent le plus proche. Nimrod a reçu le prix de la Vocation, le prix Louis Labé et la Bourse Thyde Monniere et de la Société des Gens de Lettres. Il a enseigné en qualité de professeur visiteur à l'université du Michigan (Ann Arbor) à l'automne 2006.
Aux éditions Actes Sud, il est l'auteur de quatre romans, Les Jambes d'Alice (2001 et Babel 2008), Le Départ (2005), Le Bal des Princes (2008), et L'Or des rivières (2010), ainsi qu'un recueil d'essais La Nouvelle Chose française (2008).
Aux éditions Actes Sud Junior, Aimé Césaire : "Non à l'humiliation" est le troisième titre de Nimrod dans la collection "Ceux qui ont dit non", après Rosa Parks : "Non à la discrimination raciale", et une nouvelle dans le recueil Non à l'individualisme.