Un très beau documentaire consacré aux ancêtres des musées, ces “inventaires du monde” qui exposent le tout et le n’importe quoi, le beau, le rare, le bizarre.
Un documentaire rare mais aussi un bel album pour évoquer ces “chambres des merveilles” que sont les cabinets de curiosités, collections privées apparues à la Renaissance. Elles rassemblaient pêle-mêle des roches, des squelettes de caméléons, du sang de dragon, des objets insolites... Une occasion d’en apprendre un peu plus sur certains de ces objets et l’engouement qu’ils suscitaient alors chez les collectionneurs.
Préface
Salles aux trésors pour certains ou bric-à-brac pour d’autres, les cabinets de curiosités sont souvent considérés comme les ancêtres des musées. Dans ces lieux privés étaient entreposées et exposées des collections de toutes sortes, le critère principal étant l’hétéroclisme.
On pouvait y trouver pêle-mêle des roches volcaniques, des oeuvres d’art, du sang de dragon, des télescopes ou des squelettes de caméléons ! Aussi appelés “chambres des merveilles”, ils regroupaient presque tout et n’importe quoi, l’idée étant de collectionner et de mettre en scène les choses les plus belles et les plus surprenantes.
Apparus à la Renaissance dans les cours d’Europe, ce sont de véritables univers miniatures, avec pour ambition de dresser un inventaire du monde. Mais l’accent est mis sur le rare, l’étonnant, l’exotique, le bizarre, bref, en un mot : le curieux.
On distingue souvent deux grandes catégories : les créations de la Nature (les animaux, les végétaux, les minéraux) et les créations humaines. Mais, à vrai dire, il n’y a pas vraiment de règle lorsque l’on parle de cabinets de curiosités. Ils sont avant tout le reflet de la personnalité de leur propriétaire, aussi bien au XVIe siècle qu’aujourd’hui, où les collectionneurs sont encore nombreux et passionnés. Quelques rois et princes ont d’ailleurs rendu très célèbres les cabinets de curiosités : François Ier en possédait un à Fontainebleau, François de Médicis à Florence, Rodolphe II, un immense à Prague, Mazarin, un à Paris. Lieux d’études et de recherches, ils étaient, à l’époque de leur gloire, signes de puissance et de prestige. Mais c’était également des espaces de sociabilité, où l’on venait parler, échanger et admirer les collections de chacun. Les vertus qu’on attribuait à l’objet et le récit qui l’entourait étaient au moins aussi importants que sa beauté ou sa rareté. Ils donnaient lieu à des discussions parfois houleuses entre curieux de tous bords.
Dans ce livre sont regroupées les collections indispensables et essentielles à la création d’un cabinet digne de ce nom, avec même quelques surprises... Sur chaque page, c’est l’histoire d’un élément en particulier qui est racontée ; pour le reste, il suffit juste d’admirer !
Alors, à bas l’adage, la curiosité est un joli défaut.
Bonne visite !
Née en 1986, CAMILLE GAUTIER a étudié la littérature et la cartographie avant de se spécialiser dans le domaine de l’édition jeunesse. Elle est actuellement éditrice aux éditions Thierry Magnier, en charge des albums.
Chez Actes Sud junior, elle est l'auteur de Cabinet de curiosités et Dans l'atelier des artistes.
JEANNE DETALLANTE a collaboré avec Vogue, The New Yorker, The New York Times, Vanity Fair, XXI ou encore les marques Sisheido, Carven, Prada et Miu Miu. Chez Actes Sud jeunnesse elle a notamment illustré le Cabinet de curiosités récompensé à la Foire de Bologne 2015 (mention catégorie Non Fiction), Paloma et le vaste monde, La Vie en architecture Entre deux infinis et Joan Baez dit "non à l'injustice".